Analyse technique du circuit : Les clés du succès à Assen
Wednesday, 20 April 2022 07:01 GMT
Steve English, commentateur du WorldSBK, s’est entretenu avec Alex Lowes et son chef mécanicien Marcel Duinker pour percer les secrets d’un circuit historique.
Ce week-end, Assen deviendra le circuit le plus fréquenté de l’histoire du Championnat MOTUL FIM World Superbike. Dimanche, le site néerlandais accueillera sa 62e course et, bien que les teams et les pilotes connaissent son tracé long de 4.5 km, il existe de nombreux secrets pour exploiter son potentiel. Personne n’est mieux placé pour nous faire découvrir le circuit que Marcel Duinker ; le Néerlandais, chef mécanicien d’Alex Lowes (Kawasaki Racing Team WorldSBK), a remporté plusieurs courses à domicile avec Tom Sykes et maîtrise les astuces pour y faire marcher la moto.
ICONIQUE, HISTORIQUE : Assen reste le même en dépit des changements
« Assen est un circuit très spécial, déclare un Duinker. Il comporte des virages à haute vitesse avec beaucoup d’angle. Le circuit convient aux moteurs à quatre cylindres en ligne, et la Kawasaki y a toujours été très compétitive. La ZX10-RR offre au pilote une grande confiance dans les virages à grande vitesse et Assen en compte beaucoup. Avec notre configuration moteur, cela implique que nous mettons plus de contraintes sur l’avant que sur d’autres endroits, donc c’est la clé à Assen. Principalement à cause des courbes à haute vitesse, de l’angle et du grip. »
Assen a beaucoup changé au fil des ans. Lorsque le WorldSBK s’y est rendu pour la première fois, il s’agissait d’un tracé plus court long de 3.9 km. C’était un circuit sinueux avec une vitesse moyenne au tour de 170 km/h. L’année suivante, Carl Fogarty a signé un doublé sur le circuit complet. Ce circuit de 6 km est la configuration la plus célèbre d’Assen. Fonçant de vibreur en vibreur, « Foggy » était presque imbattable. Son style était en parfaite adéquation avec la piste sur une Honda comme sur une Ducati. En 2006, le tracé actuel a été adopté. Avec ses 4,5 km, il n’est pas aussi apprécié que la boucle la plus longue, mais pour deux générations de pilotes, Assen a été un véritable défi.
LES SORTIES DE COURBES SONT CRUCIALES : Faire ou défaire un tour.
Pour Alex Lowes (Kawasaki Racing Team WorldSBK), la portion la plus importante du tour est la sortie de l’épingle. « La sortie du virage 5 est vraiment importante, explique l’Anglais. Vous devez vous assurer de faire une très bonne sortie parce qu’elle offre une opportunité de dépassement. Dans une course, vous pouvez sacrifier l’entrée pour être plus fort à la sortie. Vous devez être doux à la sortie et éviter trop de wheelies, mais c’est de la première à la cinquième sur la ligne droite. En arrivant au virage 6, c’est palpitant ! »
« Vous atteignez le limiteur dans ce virage et la moto cherche à pousser vers l’extérieur, mais c’est exactement là où vous ne voulez pas être. Vous devez être du bon côté de la piste à l’entrée du virage n°7. Être dans la bonne position au virage n°6 est crucial parce que cela vous permet de déboucher sur le virage n°7 qui vous amène ensuite au virage n°8. »
Avec la moto qui frôle avec le limiteur dans cette section critique, la transmission et l’électronique sont évidemment essentielles afin de réaliser un tour rapide. Pour Duinker, ce sont quelques-uns des domaines clés sur lesquels il faut se concentrer tout au long de la journée de vendredi : « Il y a deux points sur ce circuit où vous avez besoin d’une très bonne accélération. C’est très important d’être précis et quand je regarde les courses avant ou après Assen, nous faisons toujours des changements sur l’arrière de la moto pour avoir la meilleure accélération dans ces virages lents. Dans l’ensemble, nous utilisons nos réglages de base à Assen, mais il y a toujours des changements nécessaires pour l’accélération dans les virages lents. L’électronique s’adapte toujours à la piste, aux conditions des pneus et aux autres paramètres. »
PNEUS : Le choix et la gestion sont essentiels
« L’autre facteur à prendre en compte concerne le choix des pneus ; c’est vraiment important, et nous passons beaucoup de temps à nous assurer que le choix du pneu avant est le bon, » explique Duinker. La température de la piste déterminera le choix du pneu arrière pour les Kawasaki ce week-end. S’il fait frais, on peut s’attendre à ce qu’ils utilisent le SC0, plus dur. Lors de la première manche de l’année en Aragón, Lowes a déclaré que si la température de la piste était inférieure à 30°C, ils devraient utiliser le pneu le plus dur. Assen en avril signifie que nous pourrions assister à une large plage de températures. En 2019, la Course 1 du samedi a été reportée à cause de la neige !
« La surface de la piste à Assen présente toujours beaucoup de grip, continue-t-il. C’est mieux que le circuit moyen et cela signifie qu’il est important pour le pilote de gérer les pneus tout au long de la course. La piste offre un bon grip sur une large gamme de températures, qu’il fasse 45°C ou 30°C, le grip est toujours bon. Du point de vue des pneus, je ne m’attends pas à ce qu’il y ait beaucoup de changements, mais c’est toujours au pilote de les gérer au mieux. »
LA CONDITION PHYSIQUE : Cela peut faire toute la différence
Tout au long de l’hiver, Duinker, Lowes et les membres de l’équipe de la Kawasaki n°22 se sont efforcés d’accumuler le plus de kilomètres possible. Le rythme sur un seul tour n’était pas à l’ordre du jour, leur objectif étant de faire des relais plus longs et de maximiser les pneus usés. Après avoir été victime d’une série de blessures en 2021, Lowes est maintenant prêt à montrer son véritable potentiel. Les changements de direction à grande vitesse qui caractérisent le circuit d’Assen sont un challenge si vous n’êtes pas en pleine forme.
Au cours de l’hiver, le fait de compter sur un pilote en forme a énormément aidé et Duinker est impatient de continuer à progresser : « Être en forme fait une très grande différence. Si vous savez dès le départ que vous n’êtes pas en forme et que vous ne pouvez pas exploiter au maximum votre matériel, c’est un défi. J’ai beaucoup de respect pour Alex parce qu’il s’est entraîné très dur pour retrouver sa forme physique. Nous sommes très motivés et déterminés à faire une bonne année. »
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